On connaît de mieux en mieux l’immense potentiel et la qualité des sous-produits que sont l’huile, la peau et la viande, mais le potentiel commercial du phoque ne s’arrête pas là.
Il y a maintenant plus d’une décennie que certains spécialistes s’intéressent aux valves cardiaques des phoques. Le directeur du département de la chirurgie cardiaque du Centre médical d’Athènes, le Dr. Andreas Agathos, s’est d’ailleurs associé avec l’entreprise madeleinienne TAMASU afin de faire avancer le dossier.
Depuis, les deux parties se sont séparées, mais les recherches avancent toujours et demeurent très prometteuses. Il semble en effet que les valves de loup-marin soient moins sujettes aux rejets que les autres valves d’origine animale et même que les valves mécaniques. Elles s’avèrent également plus résistantes que celles d’origine porcine ou bovine, couramment utilisées en médecine et pourraient donc espacer les chirurgiens nécessaires (et dangereuses) pour leur remplacement.
Ce marché potentiel représente 300 000 unités par année et chaque valve biologique coûte entre 4 000 $ et 5 000 $ US.
Selon le Dr. Adrien Beaudoin, biochimiste à l’Université Laval, en utilisant toutes les parties du phoque, chaque animal pourrait valoir près de 1 000$. Il affirme que cet animal s’avère très intéressant pour le collagène car on n’y trouve aucune maladie industrielle (telle la vache folle) qui peut être transmise aux humains. Les technologies pour extraire le collagène de la peau sont en train de se développer. On utilise le collagène pour des pansements afin d’arrêter les saignements, dans la fabrication d’appareils médicaux, pour reconstituer de la peau pour les grands brûlés, etc. Toujours selon le Dr. Beaudoin, le collagène natif a une valeur de 30 000 $ à 40 000 $ du kilo. Avec de telles perspectives, l’exploitation de la ressource phoque deviendrait très payante.
L’industrie de la viande destinée aux animaux est réglementée pratiquement aussi sévèrement que celle de la viande destinée à la consommation humaine. Et comme nous l’avons démontré dans la section Viande, l’approvisionnement en phoque demande un investissement important.
Par contre, une fois la carcasse rendue chez le boucher et les parties nobles extraient pour la consommation humaine, il y aurait sans doute possibilité d’expédier les restes de la carcasse à des producteurs de viande animale.
Si on se fie aux propriétaires d’animaux nourris avec cette viande protéinique, ça en vaudrait véritablement la peine. Selon Bertrand Duclos, ancien propriétaire et guide de chien de traîneaux, lorsqu’il pouvait nourrir ses chiens avec du phoque, ces derniers démontraient une plus grande résistance à l’effort et au froid grâce aux effets bénéfiques de cette viande (avec un peu de gras) sur le poil des bêtes. Après tout, ce qui est bon pour l’homme l’est sûrement pour les autres carnivores. Il s’agit donc simplement d’une question de logistique de transport et de coût, mais une fois l’équation résolue, le phoque pourrait devenir un excellent apport à la diète de nos animaux de compagnie.
Afin de combler le déclin de la pêche commerciale, certains intervenants touristiques ont misé sur l’observation des blanchons. Vers le début mars, une horde de Japonais, Allemands et autre Américains déambulent sur la glace dans leur costume orange à la recherche de la photo de toutou blanc qui fera pâlir d’envie leurs amis. (chateau-madelinot)
À même le centre de vacance l’Auberge La Salicorne, à Grande-Entrée, le Centre d’interprétation du phoque permet au visiteur d’en connaître davantage sur ce mammifère marin qui fait partie intégrante du passé, du présent et du futur des Madelinots.
Il n’est pas rare que des artistes et artisans inventifs puisent leur inspiration dans les matières qui les entourent. Ceux qui vivent dans des communautés de chasse ne font pas exception. Ainsi, aux Îles de la Madeleine, plusieurs œuvres incorporent des sous-produits du phoque ou s’inspirent de l’animal :