Professionnalisation de la chasse aux phoques

Il n’existe pas qu’une seule, mais plusieurs façons de chasser le phoque. Autrefois, les Inuit l’ont chassé au harpon, mais le fusil a depuis longtemps remplacé cette arme. Dans la même optique,  la motoneige a également remplacé le traîneau à chien depuis belle lurette. Les habitants du Grand Nord profitent de conditions de glace plus stables et sur une plus longue période que les autres chasseurs canadiens. Les Inuits préfèrent chasser le phoque adulte. 

Autrefois, aux îles de la Madeleine, les Madelinots chassaient au bâton et se déplaçaient à pied sur la banquise ; peu après ils ont utilisé le canot à glace et finalement le bateau. Pour capturer les loups-marins, les chasseurs se sont déjà servis du filet, d’un système de trappe et de palangre boëttée, mais aujourd’hui, l’hakapik et le fusil sont les deux méthodes retenues, tant pour les chasseurs côtiers que hauturiers. Comme les phoques mettent bas autour des Îles, les Madelinots ont naturellement chassé davantage de jeunes phoques.

Sur la Côte-Nord et à Terre-Neuve, le fusil a toujours eu la faveur des chasseurs qui opèrent dans des conditions de glace plus « vivante » (agitée par vents et courants marins) qu’aux Îles. Ces derniers récoltent les phoques un peu plus âgés qu’aux Îles puisqu’ils les abattent quelques semaines plus tard.

L’abattage le plus humain qui soit

Le Dr Pierre-Yves Daoust, membre de l’Atlantic Veterinary College (AVC) est devenu, au cours des années, l’un des experts mondiaux en ce qui a trait au phoque.

D’autres soit disant experts sont à la solde des animalistes et/ou viennent sur les glaces pendant quelques heures avant de tirer des conclusions d’études sans fondement qui feront plaisir à leur employeur (HSUS, IFAW, PETA, Sea Shepperd).

Le Dr Daoust vit à l’Île du Prince-Édouard, ce qui lui permet de se rendre sur la banquise plusieurs jours par année afin de dresser un portrait beaucoup plus complet de ce qui se passe sur la glace pendant la chasse.

En 2005, avec le Groupe de travail des vétérinaires indépendants, il a participé à l’élaboration du Guide de bonne pratique de la chasse aux phoques. (Rapport_GTVI_FR.pdf

Il a ensuite collaboré à l’enseignement d’une méthode d’abattage en 3 étapes qui assure une mort rapide et sans douleur à l’animal. L’apprentissage de cette méthode est aujourd’hui un préalable à l’obtention d’un permis de chasse aux phoques. .
Voici donc les trois étapes :

  1. Abattre
    But : causer une perte de conscience irréversible ou la mort, en utilisant une arme réglementaire (hakapik, gourdin, fusil)
  2. Vérifier
    But : vérifier que le crâne est totalement défoncé en palpant le dessus de la tête aussitôt que possible après l’étape 1.
  3. Saigner
    But : assurer la mort de l’animal et la qualité de la peau. Doit être fait aussitôt que possible après l’étape 2. Il est obligatoire d’attendre une minute avant de procéder à une prochaine étape

Les conclusions des études du Dr Pierre-Yves Daoust prouvent que, alors que la mort irréversible d’un animal en abattoir prend près de 2 minutes, celle du phoque arrive entre 30 et 40 secondes.

Dans la nature, chaque espèce survit grâce à la mort de certains individus d’une autre espèce. Avec sa conscience plus développé, l’humain s’assure généralement de ne pas faire souffrir l’animal inutilement.

Dans le cas du chasseur de phoque, malgré l’imagerie choquante, c’est mission réussie, puisque dans l’abattage commercial ou dans la chasse en pleine nature, le phoque est sans contredit l’animal qui souffre le moins. 
 

En 2007 «'l'Authorité Européenne de Sécurité des Aliments» ont publiés un avis scientifique sur le sujet des  aspects liés au bien-être animal dans le cadre de l’abattage et du dépeçage des phoques ce dcument est disponible à l'adresse suivante en format PDF.

Formation

Les associations de chasseurs collaborent à l’élaboration d’un programme de professionnalisation du métier de chasseur de phoque. Traditionnellement, les ficelles du métier se transmettaient de génération en génération, tout comme la plupart des métiers (pêcheur, trappeur, plombier, tanneur, thanatologue, etc.), mais les temps ont changé.

À l’image des autres professions, le chasseur doit acquérir des connaissances et des compétences propres à son métier. La méthode d’abattage en 3 étapes est déjà obligatoire pour tout détenteur de permis et nous travaillons déjà à assurer des sous-produits de qualité pour l’importation vers la Chine. Viendra ensuite une professionnalisation en bonne et due forme avec certification supervisée par un établissement d’enseignement qualifié.

Selon le type de permis (chasseur, apprenti, côtier, hauturier… ), les individus devront apprendre le comment et le pourquoi de cette activité. Selon leur rôle au sein de l’équipe, ils devront apprendre à tirer, à abattre l’animal le plus rapidement possible, à le saigner, à le dépecer, à retirer la peau, le gras et la viande, à conserver chacune des parties selon les protocoles établis… bref à se professionnaliser.


En plus de garantir une plus grande qualité de produit, ce processus agira sur la fierté des travailleurs de l’industrie.   


Au début du siècle, on parlait des « pauvres » pêcheurs qui avaient souvent, sans autre choix, repris le métier de leur père, mais aujourd’hui, avec toutes les exigences que requièrent ce métier, on félicite chaleureusement ceux qui le pratiquent.


De la même façon, les chasseurs de phoques auront une formation qui les démarquera des autres travailleurs de la mer et lorsqu’ils brandiront leur permis de chasseur professionnel, les gens constateront qu’ils possèdent des habiletés et des compétences uniques. De « pauvres » chasseurs (et même traité de « barbares » par certains extrémistes), ils passeront dans le camp des professionnels respectés.