Un groupe veut intensifier de façon importante la chasse aux phoques

Sue Bailey, La Presse canadienne

 

SAINT-JEAN, T.-N.-L. — Devant l’augmentation des populations de phoque sur la côte est du Canada, un groupe demande d’accentuer la chasse aux phoques — et suggère même une possible campagne d’abattage — pour protéger les stocks de capelan et de morue du Nord.

Eldred Woodford, président de l’Association canadienne des chasseurs de phoques, souligne qu’il est important de contrôler les populations de prédateurs dans la chaîne alimentaire, sans quoi il y a un déséquilibre.

On dénombre environ 7,4 millions de phoques du Groenland de l’Atlantique Nord-Ouest — près de six fois la population recensée dans les années 1970, selon le ministère des Pêches et des Océans.

La population de phoques gris dans le golfe du Saint-Laurent est quant à elle passée de 5000 animaux en 1960 à environ 98 000 en 2014, selon les chiffres du ministère.

En revanche, le nombre de permis de chasse commerciale se chiffrait à 4558 l’an dernier, comparativement à 11 146 en 2009, d’après des données préliminaires du gouvernement fédéral.

Selon M. Woodford, Ottawa doit maintenant considérer un abattage des phoques.

«Ce serait dommage de détruire une ressource naturelle et renouvelable seulement pour contrôler la population. Nous devrions la contrôler avec une activité commerciale, ce qui permettrait aux gens d’utiliser les animaux et de profiter de leurs ressources», a-t-il soutenu.

Seulement 70 000 phoques du Groenland ont été chassés en 2017, alors qu’il y a un quota établi à 400 000, selon M. Woodwood.

Dans les dernières années, les groupes de défense des animaux ont recueilli l’appui de grandes vedettes, telles que l’acteur Jude Law et le musicien Paul McCartney. Selon eux, il s’agit d’une chasse cruelle et inutile.

Les partisans de la chasse aux phoques parlent plutôt d’une pratique sans cruauté, durable, qui est régulièrement contrôlée.

Les États-Unis, le Mexique, l’Europe, la Russie et Taïwan interdisent l’importation de produits du phoque.

Le ministre fédéral des Pêches, Dominic LeBlanc, doit faire une annonce bientôt sur la pêche de la morue du Nord. Les réserves de ce poisson ont chuté d’environ 30 pour cent l’an dernier.

Les scientifiques expliquent cette fluctuation par des causes naturelles.

Les pêcheurs se plaignent depuis longtemps de la présence de phoques gris, qui se nourrissent en grande partie de morue, alors que les phoques du Groenland mangent plutôt le capelan — un maillon important de la chaîne alimentaire.

Le ministère des Pêches et des Océans a déjà indiqué qu’un abattage des phoques n’était pas dans les plans pour l’instant.